J’écoutais une playlist western indie sur Spotify quand j’ai entendu ce morceau « Sirens ». Les premières secondes, du vent, des notes, de la guitare qui sonne blues, country, puis une voix chaleureuse, ronde et voilée qui nous dépose immédiatement en plein cœur d’un désert poussiéreux, vision troublée par la chaleur.
En 20 secondes, je suis projetée dans l’ouest. Dans mes souvenirs de voyage. Je m’évade complètement, j’oublie tout.
Ce petit miracle est signé Lola Marsh, un duo d’israéliens, Gil et Yael. Leur EP sorti en janvier 2016, et tout d’abord enregistré de façon assez roots dans l’appartement de Gil, leur offre le sésame pour la scène de Music in the Park au Montreux Jazz Festival la même année.
Un concert durant lequel le mot « enchanteur » prend soudainement tout son sens.
Elle, pourrait être une égérie bohème. Créature fine et gracieuse, elle virevolte avec sa couronne de fleurs et ses cheveux négligemment montés en chignon. Des fleurs ornent les pieds de micros. Lui, semble habité par sa muse qu’il honore par son talent indéniable de musicien.
Leur aura rayonne bien au delà de l’espace scénique et charme le tout public qui les écoute et reprend -déjà- les mélodies en cœur. « On dirait Lana del Rey » chuchotent certaines personnes. Oui, il y a un petit quelque chose mais l’univers des israéliens est moins nostalgique, plus poétique. Et si la voix de Yael se confondrait avec celle de Lana parfois, elle possède une histoire totalement insolite. Alors qu’elle est âgée de 21 ans et une chanteuse en devenir, Yael perd brusquement sa voix. Une importante opération plus tard, alors que les médecins n’osent se prononcer, la jeune femme réapprend à parler… puis à chanter. Découvrant une voix totalement différente de celle dont la nature l’avait dotée jusque là.
« Ça m’a dévastée. J’ai cru que je ne pourrais plus jamais chanter, et que mon rêve s’envolait… Mais depuis, je me suis habituée à ma nouvelle voix.
Et elle aurait tord de ne pas l’aimer! Voilée, généreuse et capable de toutes les souplesses, cette voix est ce qu’on pourrait appeler un authentique miracle.
Il se passe quelque chose de divin pendant ce concert à Montreux. Je m’envole… suis envoûtée. J’aimerais que la douceur de cette magie ne cesse jamais.
Yael me confie après le show que l’album est en préparation et verra le jour dans les mois qui suivent. Promesse tenue puisqu’en janvier 2017 sort enfin le superbe Remember roses sur le label Anova, le plus cool d’Israël qui regroupent quelques unes des perles les plus en vues du marché musical local.
Remember Roses regroupe 13 chansons sublimement arrangées dont 12 compositions originales, la 13ème étant une reprise -en anglais- du tube de Nino Ferrer, Le sud.
Un album qui s’écoute d’une traite, sans zapper le moindre titre. Un chef d’oeuvre de douceur, de sonorités roots, d’envolées solaires.
Je suis amoureuse.
Si vous étiez à Paléo cette année, vous avez eu, peut-être, la chance d’entendre en live cet album sur la scène du Club Tent le jeudi 20 juillet. Un concert qui a su attraper les festivaliers qui ne faisaient « que passer ».
C’est ça Lola Marsh. Une musique qui parle directement à l’âme sans passer par le mental. Du non filtré, du brut, du doux, de l’intemporel…
Qui séduit les filles, les garçons, les jeunes et les vieux, ceux qui ont le coeur ouvert.
A écouter d’urgence donc sur Spotify ou iTunes ou à se procurer dans votre magasin préféré, celui qui vend encore des disques.
Et si vous voulez toucher la magie, sachez que le groupe sera sur scène pour 4 dates helvétiques à commencer ce samedi 29 juillet à Bâle au festival Im Fluss, mais aussi le 02 novembre à Bern au Bierhübeli, le 03 novembre à Winterthur au Salzhaus et le 04 novembre à Aarau au KIFF!
La chanson par laquelle je les ai découvert: Sirens.
