Cela fait des mois qu’on me demande d’écrire un article sur le duo que mon mari Olivier et moi formons au niveau professionnel. Des mois que plusieurs d’entre vous me demandent comment nous fonctionnons, qui fait quoi, qui est en charge de quoi, etc,…
Et alors que notre dernier travail commun est sur le point d’être exposé en couverture d’un magazine (hystérie dans ma tête!!), je me suis dit que c’était le bon moment pour enfin vous expliquer le rôle de chacun dans cette folle aventure du blog, mais aussi de BeBoho et de mon agence de production visuelle Awake. Les 3 activités pour lesquelles nous avons décidé de collaborer, sur certains points, ensemble. 

Tout d’abord, il faut savoir qu’Olivier n’a pas évolué dans un environnement spécialement artistique durant sa jeunesse. Son truc à lui, c’est l’informatique. Doué pour la technique et passionné par les ordinateurs, il en a fait son métier, devenant ingénieur en informatique à l’âge de 24 ans. Particulièrement doué dans ce qu’il fait, il est très têtu. Ce qui ne lui fait renoncer à un problème que quand il en a trouvé la solution. (Je vous laisse imaginer le nombre de petites prises de têtes à cause de ça et le nombre de soirées avortées car Monsieur voulait ABSOLUMENT solutionner ce truc muche de problème! Haha) N’empêche que c’est aussi de cette manière qu’il avance sans cesse et apprend toujours de nouvelles choses.
Olivier, je le trouve brillant dans son domaine. Et il a la qualité d’être curieux et d’avoir une belle ouverture d’esprit. Je dis souvent qu’il est un carré et moi un rond… Reste qu’aujourd’hui, il est un carré qui a drôlement arrondi ses angles… développant ainsi un côté créatif qu’il s’ignorait et qui dormait profondément en lui. Si à la base, il était logique qu’il soit mon webmaster, ça l’était moins qu’il devienne mon photographe. Aujourd’hui c’est pourtant son rôle.

De mon côté, j’ai toujours baigné dans le monde artistique. Mon père était graphiste et patron de son entreprise de publicités. Il dessinait et créait les emballages de plusieurs produits de grandes consommations vendus à la Migros ou à la Coop, entre autres. Pour sûre que vous connaissez plusieurs de ses emballages si vous résidez en Suisse. Durant ses temps libres, il jouait de la guitare, son instrument de prédilection. Ma mère, quant à elle, est une artiste peintre talentueuse aujourd’hui reconnue. Tous les deux se sont rencontrés aux Beaux-Arts à l’âge de 17 ou 18 ans.
Pour ma part, j’ai toujours été attirée par les médias et la musique. Pas assez téméraire et trop curieuse (je suis une touche à tout!), je n’ai jamais été assez loin dans l’apprentissage d’un instrument et n’ai jamais pu me féliciter d’en maitriser réellement un. A peine j’avais compris comment fonctionnait l’engin, que j’avais envie d’en essayer un autre. Je suis donc passé de la flute, au violon, à la guitare, la batterie, puis la basse. Au final, je n’en maitrise aucun mais m’amuse, parfois, sur l’un ou sur l’autre. Cela n’a, hélas, jamais passé ce stade. Le métier de musicienne, je l’expérimenterai dans une prochaine vie! 😉
Les médias par contre, j’en ai fait un tour assez chouette et complet. Après mon gymnase et mon diplôme de commerce en poche (dont je n’avais strictement rien à faire), j’ai postulé encore et encore dans, je crois, tous les médias romands. Jusqu’à ce qu’une opportunité se présente à Rouge FM. Au final, j’y suis resté presque 10 ans et ai eu la joie de co-animer quotidiennement le 16h-20h durant plusieurs années. S’en est suivi mon stage de journalisme et l’apprentissage donc du métier de journaliste en presse écrite à L’illustré. J’en ai tiré un large enseignement.

Ma collaboration avec Olivier a démarré il y a 8 ou 9 ans, quand j’ai décidé de créer mon blog mode. Olivier, pour me faire plaisir et parce que je ne lui laissais pas vraiment le choix, le pauvre, prenait les photos. Assez rapidement, il y a trouvé un intérêt et à commencé à aimer cela. De mon côté, je gérais la partie mise en scène (stylisme, décor, etc) et faisais quelques retouches sur Photoshop sans pour autant maitriser le logiciel et l’art de l’édition. Sans le savoir, notre duo était né.
Après 1 ou 2 ans de blog, j’ai finalement décidé d’arrêter. J’en avais purement et simplement marre de voir ma tête tout le temps en photos. A 23 ou 24 ans, je ne savais pas encore prendre la distance nécessaire avec le côté très égocentré de cet activité.

Olivier n’a, quant à lui, jamais vraiment reposé son appareil. D’un numérique standard au départ, il est passé à un premier réflex devant lequel je posais, pour m’amuser, laissant parfois échapper quelques photos sur Facebook. Beaucoup d’expérimentation. Lui dans les cadrages et la technique, moi dans les retouches et l’ambiance ajoutée aux images. Rien de bien mémorable au final.
En 2014, je décide de créer BeBoho.com, ma marque et mon shop de bijoux bohèmes et tribaux. De plus en plus passionnée, voir même obsédée par l’image (je consulte à ce moment depuis 2 ou 3 ans déjà, des milliers de photos quotidiennement sur le web, forgeant ainsi mon gout et ma culture de l’image), je décide que les visuels vont devoir « en imposer » et que l’image de marque de BeBoho devra être pro et travaillée. Comme à mon habitude et avec mon tact légendaire, je mets un coup de pied aux fesses d’Olivier et le saoule pour qu’il s’améliore au niveau technique. J’ai besoin de quelqu’un qui maîtrise son appareil pour pouvoir réaliser ce que j’ai en tête.
Olivier bosse, avec plaisir et entrain, s’améliore et commence enfin à maîtriser son Canon.
La Vie Bohème marquera le début de sa « professionnalisation ». Bien qu’il soit employé à 100% dans une boite informatique, Olivier commence, avec ce blog, à fournir un travail qu’on peut qualifier de professionnel. Au prix d’heures de travail et de pratique. Et il n’est pas le seul à avoir du s’améliorer et bosser. De mon côté, j’ai encore développé mon oeil et ai acquis les connaissances qui me permettent de manière bien plus évidente de diriger artistiquement mes projets. En gros, sur un shooting, je définis le concept, des habits au décor, à l’ambiance et à l’émotion qui doit se dégager au résultat des images. J’en informe Olivier, et, nous shootons. Par contre, aujourd’hui encore, il m’arrive de le « diriger »!! Je suis vraiment terrible pour ça, mais j’apprends de plus en plus à lâcher prise et le laisser gérer entièrement sa part, lui aussi. C’est d’ailleurs, ce contrôle omniprésent qui est l’une des raisons pour lesquelles je n’accepte pour ainsi dire jamais de travailler pour mes projets avec un autre photographe. Avec Olivier, chacun a finalement son rôle, bien précis et est d’accord avec cela. Je crois que je peux dire que nous avons trouvé notre équilibre. Depuis quelques temps, nous ne nous marchons plus dessus, respectons le travail de l’autre et avons confiance en les capacités de notre binôme. C’est maintenant que notre duo me semble enfin faire preuve d’une harmonie intéressante.

Après un shooting, Olivier me donne la carte mémoire de son appareil, je fais la sélection des images, repère celles qui ont du potentiel puis l’une des étapes les plus importantes arrive: l’édition des photos.

Je crois que peu de gens savent vraiment ce que veux dire « éditer une photo » car souvent on me dit: – Ah, mais tu mets un filtre dessus, c’est ça?
Eh non, ce n’est pas aussi simple hahaha 🙂 Pour être honnête, l’édition photo est quelque chose que j’ai mis des années à apprendre. Stagnant d’ailleurs pendant longtemps. Finalement, j’ai l’impression que cela fait seulement moins d’1 an que je commence enfin à maîtriser cet art. Et ce, après des mois acharné de travail, de pratique et de tuto quasi quotidien sur le web pour passer ce foutu cap que je visais depuis longtemps.

Editer une photo, c’est lui donner sa couleur… Son ambiance… Son émotion. C’est révéler son plein potentiel. C’est tirer le meilleur d’une image. C’est bien souvent savoir jouer avec Photoshop et/ou Lightroom. C’est savoir exactement ce que l’on souhaite pour une photo et c’est être capable, techniquement, de lui apporter ce qu’on a en tête.

En concret, l’édition d’une photo, c’est ça (avant, puis après):

J’espère que ces avants-après vous permettent de comprendre pleinement ce que signifie « éditer » une photo.

A ceux qui nous demandent si ce n’est pas lourd d’être un couple, marié, et d’en plus travailler ensemble, nous répondons à l’unissons « non »! Nous adorons cela. C’est extrêmement satisfaisant que de réaliser des projets à deux. D’en voir le résultat, de le partager, puis de recevoir autant de commentaires positifs sur nos images. Cela nous épanouit! Olivier est, comme je l’écrivais au début, un carré aux bords arrondis par tout ce côté créatif de lui qu’il découvre, développe et qu’il affirme enfin! Pour ma part, je me sens épanouie et heureuse d’être épaulée, accompagnée et de pouvoir partager ma passion pour l’image avec celui qui compte le plus pour moi. Olivier me comprend, me sait. Quand je lui parle d’un nouveau projet photo et de l’ambiance que j’imagine pour celui-ci, 9 fois sur 10, il la cerne sans que je n’ai besoin de lui expliquer « des heures » comme je le ferai avec quelqu’un d’autre. Et même si il arrivait qu’on s’engueule fort sur certains shootings, ceci est maintenant devenu une rareté. Les petits points qui nous mettaient de mauvaise humeur sont des points que nous savons comment résoudre aujourd’hui… nous évitant bien des prises de becs inutiles.

Voilà pour notre duo! J’espère que cet article vous aura permis de mieux comprendre le rôle de chacun. Vous savez maintenant pourquoi Olivier rectifie quasi systématiquement quand quelqu’un lui dit ou lui écrit « bravo au photographe » sous une photo. Nos images sont un véritable travail d’équipe. Nous travaillons à deux dessus et les signons désormais à deux. Tout comme cette photo de Mike Horn que vous découvrirez très prochainement en couverture du prochain Propriétaire Magazine… Notre première réalisation affichée en couverture d’un magazine! Quel bonheur. En plus le portrait de l’une de nos personnalités préférées. Et de ses filles, des femmes remarquables.
Il y a des cadeaux de la vie qu’il faut savoir savourer pleinement.

J’espère que cet article vous a éclairé! N’hésitez pas, si vous avez des questions, à les poster en commentaires! J’y répondrai avec joie!

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