Me voilà rentrée de mon mois complet de vie à Los Angeles. Un premier test dont je rêvais depuis longtemps sans l’imaginer possible. Un jour de mars, j’ai décidé que ce rêve pourrait finalement tout à fait être une réalité. J’ai alors trouvé comment financer de manière express 1 mois de vie aux States et ai pris mes billets d’avions sur un coup de tête avec mon amie, Sarah.
Moins de deux mois plus tard, du mardi 9 mai au mardi 6 juin, Los Angeles est devenu mon terrain d’expérimentation. Un immense terrain de jeu, de découverte, où le moindre coin de rue est prétexte à ouvrir grand les yeux, à s’exclamer, à rire, à s’émerveiller… ou à grimacer de dégout. Los Angeles, une ville difficilement accessible. Pas belle au premier abord. Trop grande. Trop incompréhensible. Trop « fouillie », quoi. Une ville que je n’ai pas du tout aimé et pas du tout comprise lors de ma première visite de 6 jours en 2010. Mis à part les fameux Walk of Fame sur Hollywood Boulevard, les studios Universal et Warner Bros, le Hollywood Sign et Beverly Hills, je n’y avais trouvé aucun, mais strictement aucun intérêt. Et puis j’y suis retourné, en 2016. Sachant déjà que la ville n’était pas « sublime », j’ai ouvert un autre oeil. Plus neutre, plus enclain à voir vraiment quelles jolies surprises se cachaient finalement bien ici, dans la cité des anges.
C’est là que mon coeur a commencé à battre pour cette méga mégalopole. Je suis tombée sous le charme. « Quel charme?!? » me dirait n’importe quel touriste non avertit. Mais, celui-là même qui se planque! Celui que ces mêmes touristes ne trouvent pas, celui qu’il faut aller chercher, amadouer, titiller pour qu’il se montre. Celui qu’on ne voit que quand on a enlevé ses lunettes de préjugés. Ce charme là. Oui, exactement celui-là.
Et je suis tombée amoureuse.

S’en est suivi 1 an de rêverie et 1 an durant lequel j’ai littéralement saoulé mon mari à coup de « chéri… tu crois pas qu’on devrait aller tester la vie en Californie? » « Chéri, sérieux, L.A., je suis sûre que si on y retourne, toi aussi tu aimeras! » « Chéri… j’aimerais vivre l’expérience de l’expatriation… » etc, etc,… Alors rêver d’expatriation, c’est bien beau, mais quand ça devient une réalité, mieux vaut ne pas se planter. J’ai donc décidé d’aller voir ce que ça faisait de vivre 1 mois complet dans la cité des anges. Histoire de voir si oui ou non, ça vaut la peine de continuer mon rêve d’expatriée…

Un appartement pourri
Le mardi 9 mai, Sarah et moi sommes donc arrivées à LAX, le principal aéroport de la ville, chargées de nos 3 valises au total et de nos 2 bagages à main. La récupération très compliquée de notre voiture de location, ainsi que la découverte décevante de notre Airbnb nous a laissé croire que ce mois serait une grande aventure. J’étais ouverte à l’idée de sortir de ma zone de confort afin de découvrir la façon dont j’allais être capable de m’autogérer dans certaines situations, donc j’ai pris tout ceci avec le sourire. Ravie même que tout ne soit pas facile. Je voulais apprendre de ce mois. Pas vivre un truc de princesse. Je voulais être ébranlée. Je voulais me tester. Voir de quoi j’étais capable, moi, seule.
J’ai été servie. Et dans le bon sens du terme. La première semaine a été dédiée à la découverte de la ville, notamment pour Sarah qui y mettait les pieds pour la toute première fois. Puis il a fallu commencer à travailler. C’est pas tout ça, mais nous avions du pain sur la planche (et du fromage, du chocolat, des chaussures, des bijoux, etc, etc,…!) Notre job: crée du contenu visuel pour des grandes marques suisses dans les paysages emblématiques d’L.A. et de la Californie. Des dizaines d’images à réaliser pour le compte de notre petite entreprise Awake. C’est donc dans le but d’abattre un maximum de travail que nous sommes parties à Las Vegas le premier week end, à peine 4 jours après notre arrivée. Un séjour de 4 nuits, 5 jours, pour réaliser un maximum de nos mandats, y compris à 2h30 de là, au Grand Canyon.J’adore Vegas (oui, je m’étonne encore moi-même de dire ça! Ce n’est pourtant tellement pas mon monde…), mais j’étais heureuse de rentrer à L.A. C’est pour elle, cette ville, que je suis venu.
La 2ème semaine a été celle de nos retrouvailles avec mon ami et ancien collègue à Rouge TV, Gary Grenier, amoureux fou de Los Angeles qui fait les allers-retours de Genève depuis 10 ans, y passant jusqu’à 6 mois d’affilée dans l’année. En plus d’être un véritable personnage que j’adore et respecte infiniment, il allait s’avérer être un guide absolument remarquable, le meilleur même, tant son amour pour cette ville est palpable. Il nous a ouvert les portes secrètes, les mêmes qui séparent ce Los Angeles terne et inaccessible du premier abord, au Los Angeles inspirant, vivifiant, cultivé, bluffant, que j’allais enfin rencontrer.

Mais finalement. Qui a rencontré l’autre? J’ai rencontré Los Angeles. Los Angeles m’a rencontré parmi des milliers.
Et je me suis rencontrée moi-même.

De nature plutôt angoissée depuis gamine, devenue sauvage et fuyant les autres humains depuis bien trois ans, très casanière et détestant plus que tout au monde « sortir pour boire un verre », Los Angeles m’a dévoilé une facette complètement inconnue et inimaginable de ma personnalité. Je me suis surprise à aimer, non, à adorer, prendre mon ordinateur et aller travailler au milieu d’un café bondé, juste pour ressentir cette énergie créative et créatrice qui habite la ville. Juste pour voir les gens créer. Des bloggers, des écrivains, des scénaristes, tous devant leur écrans de Mac, entrain de composer, d’écrire. Entrain de dégager cette même énergie de création. Se nourrissant les uns les autres.
Quelle sensation nouvelle et grisante pour moi qui travaille toujours toute seule, chez moi!

Et puis, on a commencé à se faire un cercle de « connaissances avec affinités » (le terme « amis » serait sans doute prématuré) Gary nous a présenté des amis à lui. Des personnes chouettes. Des expat’ inspirés et inspirants. Et Sarah et moi avons rencontré des gens. Des mannequins, des créateurs, des anciens de l’industrie de la musique, des scénaristes, vidéastes, des gens cool avec qui on a parlé quelques minutes, et d’autres plusieurs heures, les revoyant même plusieurs fois pour certains. Citons par exemple Rachel, la créatrice des fameuses vestes à tête de loup, celle que Julien Doré porte sur scène et dans ses clips, Hopper et Rohini, le couple d’anglais expatrié, Mark Maggiori, mon peintre favoris et chanteur vedette du groupe Pleymo… Et tant d’autres sur lesquels j’aurais pu aussi écrire, mais que je garde pour plus tard. Dès cette 2ème semaine, on a commencé à sortir tous les soirs. Pas pour faire la fête ou boire, non, juste pour voir la ville de nuit, rencontrer du monde, rire et manger, parfois.
Pour débriefer de la journée, rigoler de nos aventures avec Gary, s’inscrivant alors comme un véritable complice. Il est sans doute la plus belle surprise humaine de ce séjour d’ailleurs. Je lui dois beaucoup et je crois qu’il ne le sait pas.

La troisième semaine a été synonyme de nouveauté. Après une nuit à Palm Springs plus que rocambolesque dans un hôtel glauque au possible, la seconde nuit, passée cette fois-ci dans le désert chez Hopper et Rohini nous a totalement changé d’énergie. Elle a surtout transformé celle de mon amie Sarah et a dessiné alors une nouvelle étape de ce mois. Notre créativité avait encore évolué. La mienne était à son apogée. Je me suis mise à écrire, à retoucher des photos, puis à écrire encore et encore.
L.A. a ce truc, ce n’est pas explicable, cette énergie qui inspire, qui te donne une source infinie de possibilité et ouvre la tête au tout possible. Elle stimule, te porte… te prête ses ailes.

City of stars… are you shining just for me?
Le samedi 27 mai restera une des très très jolie soirées de cette aventure. Ce soir-là, l’orchestre symphonique de Los Angeles (et ses pointures!) joue le spectacle LaLa Land en concert, au Hollywood Bowl, salle à ciel ouvert mythique en plein Hollywood et à 2 pas des décors naturels du film.
LaLa Land est projeté sur des écrans géants. Justin Hurwitz, le compositeur des chansons du film dirige l’orchestre qui joue en live chaque séquence musicalisée du blockbuster 6 fois Oscarisé. Nous sommes 17’000. Damien Chazelle, réalisateur du film nous honore de sa présence pour lancer la soirée. Je n’en demandais pas tant. Certains acteurs/danseurs du film rejouent les scènes cultes en direct.
Je m’envole.

La 4ème et dernière semaine, je passe mes journées et nuits pour ainsi dire seule, à l’exception de mes soirées avec Gary et parfois Sarah. Cette obligation d’être seule me fait découvrir, là aussi, des ressources complètement inattendues. Moi qui ai toujours eu peur lorsqu’il s’agissait de dormir seule, j’ai du là me confronter à mes nuits en solitaire dans notre appartement en plein Hollywood. Alors que lorsque l’obscurité arrivait, des gens flippants frôlaient nos murs… pas toujours discrètement.
Conduire seule dans une immense ville américaine. Là aussi je l’ai fait. Et vous savez quoi? J’ai assuré.
Me balader seule dans les rues… Boire mon thé seule, partir seule le matin, aller travailler seule, manger seule.
Non seulement ces situations ne m’ont pas angoissée, mais en plus… j’ai aimé ça. Et pourtant, vous m’auriez annoncé le challenge il y a à peine 1 mois, j’aurai limite fait une crise d’angoisse.
Mais là, non. J’ai appris à me faire confiance. Appris à voir mes ressources. A prendre conscience de mon intelligence d’adaptation. Une situation arrive, je sais m’adapter. Je sais la gérer. J’ai des capacités. Los Angeles m’a obligé à faire connaissance avec celles-ci.
Quel super cadeau et quel super outil pour la suite de ma vie.

En définitive, je suis repartie de L.A. changée. Enfin, non, pas changée, mais révélée. J’avais ignoré une partie de moi, la cité des anges me l’a montré. J’ignorais mes capacités et réduisais toujours mon potentiel, L.A. a mis mes capacités, mon autonomie et ma créativité devant mes yeux. Je ne peux aujourd’hui plus me nier.
Los Angeles a ouvert mes ailes. Littéralement.

Alors bien sûr, quand on rencontre l’endroit qui révèle le meilleur de soi, on a envie d’y retourner. Qu’en est-il de mon rêve d’expatriation? Aujourd’hui je ne pense pas à aller vivre de suite à L.A. Par contre je pense très sérieusement à investir le restant de l’héritage de mon papa dans un pied à terre là-bas. Idéalement, j’aimerais trouver un appartement ou une petite maison que je pourrais louer via Airbnb, me remboursant ainsi mon crédit et me permettant, quand je le souhaite, d’y passer quelques semaines par an pour recharger mes batteries et booster ma créativité. Mon mari est pour et voit cela d’un bon oeil. Je suis donc soutenue. Ce qui me fait du bien. Reste à prendre rendez-vous avec une banque suisse, puis américaine, à discuter avec un agent immobilier sur place, histoire de voir si je rêve ou si, encore une fois, je peux considérer que ce rêve peut devenir une réalité… puis chercher l’endroit qui abritera mon rêve américain.

Quant à ma prochaine fois à L.A.? Oh, c’est déjà planifié… Ce sera en septembre, pour 3 semaines. Mais cette fois j’emporte mon mari avec. Il n’y a pas de raison qu’il ne profite pas de la même envolée et révélation créative que moi.
Quand on aime on partage.
L.A. est définitivement l’endroit à partager.

9 Comments

  1. Mathieu Bounty Reply

    Très bel article qui donne envie de faire pareil. Le moyen de financer et de travailler était donc en relation avec les marques ? Bravo c’était rapide ! Je vais regarder toutes les videos de plus près et hâte de découvrir d’autres articles 🙂

  2. excellent résumé de cette aventure et beaucoup de créativité et de prises de conscience. Bravo Céline, tu écris superbement….

    • La Vie Bohème Reply

      Merci beaucoup! Tout ceci est écrit en pleine conscience et avec le coeur! <3
      Céline

  3. Ayant pour projet de passer un mois aussi à Los Angeles, un grand merci pour cet article qui me donne le courage de franchir le cap ! Je me suis reconnue en de nombreux points et ton retour sur cette expérience me rassure dans l’idée de foncer 🙂 et quelle plume !! Extrêmement bien écrit. Bravo 🙂

    • La Vie Bohème Reply

      Merci beaucoup Sonia!! Je suis vraiment heureuse que cet article et mon expérience te rassure dans ton idée! C’est magnifique!! Fonce et profite à fond de découvrir Los Angeles dans tout ce que cette ville a de fascinant!!
      Bises!
      Céline

  4. calogea_bu@yahoo.fr Reply

    J’aime beaucoup cette article, sa donne envie de faire pareille, par forcement au états-unis, mais il y a des tas d’autres pays a visiter….

    gaelle

  5. Sophie Del Grosso Reply

    Tu écris si bien, explique bien! Mille Merci …! Cà fait longtemps que je rêve d’aller à LA. J’aimerai y aller aussi un mois, dans un premier temps, et ton article me donne vraiment les ailes… Sophie

  6. Waow Los Angeles ma ville préférée. J’ai adoré lire ton article. Merci pour ton partage!

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